Fluides frigorigènes : comprendre la réglementation F-Gas et anticiper l’avenir sans HFC

Les fluides frigorigènes font partie de notre quotidien sans qu’on y pense vraiment. Climatisations, chambres froides, pompes à chaleur : ils sont partout. Pourtant, ces substances soulèvent des questions brûlantes. Leur impact environnemental inquiète. Les gaz fluorés, comme les HFC, ont longtemps dominé le secteur. Puissants, efficaces, ils semblaient parfaits. Mais ils ont un revers. Leur potentiel de réchauffement planétaire fait grimacer les climatologues. L’Europe a donc agi et dégainé la réglementation F-Gas, une mesure pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
La réglementation F-Gas redéfinit l’utilisation des fluides frigorigènes
Retour en 2015. La réglementation F-Gas, dans sa version initiale, pose les bases. Les gaz fluorés, ces HFC qui réchauffent l’atmosphère comme un radiateur mal réglé, sont dans le viseur. L’Union européenne fixe un cap : réduire leurs émissions de 79 % d’ici 2030. Le plan se précise avec des quotas. Chaque année, le calendrier s’accélère.
Depuis le 1er janvier 2020, les fluides avec un GWP (Potentiel de réchauffement global) supérieur ou égal à 2 500 sont bannis. Il n’y a donc déjà plus de R404A. Entre 2022 et 2025, rebelote : le R407C, le R410A et tous ceux au GWP dépassant 1 500 s’éclipsent progressivement. Après 2030, nouvelle étape radicale : plus rien au-dessus de 150 en GWP. C’est en 2050 qu’on devrait atteindre une disparition totale des HFC.
Ces changements ne sont pas sans conséquences : les prix grimpent et les pénuries guettent. La disparition progressive des fluides frigorigènes est un casse-tête. C’est pourquoi, des acteurs comme Dalkia Froid Solutions, experts en froid et génie climatique, accompagnent cette mue. Ils opèrent dans l’industrie, le commerce alimentaire, le tertiaire, avec des solutions énergétiques taillées pour la performance et l’écologie.
Vers des fluides frigorigènes sans HFC
Un monde où le froid ne rime plus avec HFC n’est pas une utopie. Les fluides naturels font leur chemin. Le propane, alias R290, possède un potentiel de réchauffement planétaire ridicule d’à peine 3, contre des milliers pour certains HFC. Mais il y a un problème : il s’enflamme comme une allumette. C’est pourquoi on le confine dehors ou dans des caissons sécurisés.
À ses côtés, le CO2, ou R744, revient des oubliettes. Utilisé dès le XXe siècle, il avait disparu sous la pression des HFC. Aujourd’hui, il brille dans les supermarchés. Il est moins inflammable, mais exige des installations robustes pour supporter ses hautes pressions. L’ammoniac, lui, reste le chouchou des usines agroalimentaires. Toxique, oui, mais redoutablement performant.
Le froid vert à l’épreuve du réel
Le virage écologique ne se fait pas les mains dans les poches. Les entreprises scrutent leurs compteurs. Les investissements se multiplient en France, la performance énergétique devient le nerf de la guerre. Les fluides frigorigènes naturels, c’est bien joli, mais ça demande des installations modernes. Le propane réduit les factures d’électricité grâce à son efficacité, mais avec certaines contraintes évoquées plus haut. Le CO2, lui, s’associe à des systèmes de récupération de chaleur.
Les contrats de performance énergétique gagnent du terrain. Des engagements sur cinq ans, avec 20 % d’économies d’énergie garanties. Les certificats d’économies d’énergie entrent dans la danse, allégeant les investissements. Les patinoires, les usines, les entrepôts frigorifiques testent ces recettes. Les chiffres suivent : moins de kWh consommés et donc moins de CO2 émis. Mais tout n’est pas rose. Les équipements anciens résistent au changement. Les techniciens doivent donc réapprendre leur métier, car l’horizon 2050 approche, et l’horloge tourne.