Cybersécurité et souveraineté des données : quel avenir pour les entreprises françaises ?
La souveraineté numérique constitue pour les États et les entreprises un enjeu économique et sécuritaire majeur. Si les initiatives européennes appellent au réveil technologique des pays membres, la Chine et les États-Unis dominent néanmoins la course aux innovations. Pourtant, se constitue en France un véritable écosystème tech reconnu, pouvant participer à la mise en place d’une stratégie solide de souveraineté numérique nationale. Quelles options se dessinent pour les entreprises françaises ?
La maîtrise des données au service de la cybersécurité de entreprises
Les notions de cybersécurité et de cyberdéfense s’inscrivent inéluctablement dans le paysage de la souveraineté numérique. Délaisser la maîtrise de ses données, c’est laisser l’opportunité à un tiers de capter et d’exploiter des données légales tout en s’opposant aux intérêts du producteur de celles-ci (population, entreprises, État…). Devoir de sécurité nationale et territoriale, la cybersécurité doit pouvoir se décliner à toutes les échelles du territoire : des États aux entreprises, jusqu’aux citoyens.
Inquiétude première des entreprises, la cybercriminalité freine la transformation digitale des industries. Faute d’armes pour pouvoir se défendre, les entreprises françaises perdent en compétitivité. Par ailleurs, l’écart européen se creuse chaque jour davantage avec les États-Unis et la Chine qui prédominent en matière d’innovation technologique (smartphones, IoT, Intelligence Artificielle, Cloud…). Si les entreprises peuvent agir sur la sécurité interne de leurs actifs, comme le rappelle Hub One, l’opérateur de technologies digitales et expert en cybersécurité, il n’en demeure pas moins que les menaces coordonnées de pays étrangers et l’intégrité des Clouds internationaux doivent être gérés par les États eux-mêmes et par l’Europe.
Trop tard pour l’UE et les entreprises françaises ?
Début février 2022 se tenait à Bercy la conférence ministérielle sur la souveraineté numérique. L’objectif, présenter une feuille de route commune et européenne en faveur de la protection, de la régulation et de l’innovation numérique. Comment rester souverain face aux Gafam qui occupent une place prépondérante au sein de l’écosystème numérique européen ? Pour le ministre de l’Economie Bruno Lemaire, la souveraineté politique est une souveraineté technologique. L’Europe a en effet pour mission de se placer comme le troisième modèle de souveraineté numérique : un modèle plus démocratique où la « souveraineté est aux mains du peuple européen », souligne Bruno Lemaire.
Sur le sol français en tout cas, de nombreux professionnels du Cloud gagnent la confiance des entreprises nationales et européennes. Valorisés à plusieurs milliards de dollars, ils emploient des milliers de personnes et pourraient jouer un rôle central dans la mise en place d’une stratégie de souveraineté numérique territoriale. Aux pouvoirs publics désormais de lier ces acteurs français aux ambitions européennes, malgré un faux départ qui pourrait morceler la dynamique d’un partenariat entre les deux entités.