Quel futur pour le transport de marchandises en poids lourds ?
C’est une question qui mérite bien d’être posée. Le nombre de camions qui circulent sur chaque jour est juste énorme. Distribution, logistique, transport physique, ils desservent plusieurs secteurs d’activités. Mais la rigueur croissante de la législation et la vitesse à laquelle les avancées technologiques imprègnent tous les secteurs suscitent moult questionnements.
Dans cet article, nous nous autorisons à donner voix à quelques-unes de ces questions. Quel avenir se prépare pour le transport de marchandises en poids lourds ? A quoi faudrait-il s’attendre d’ici à 2030, à 2040 ou à 2050 ? A quoi faudrait-il que les acteurs du transport de marchandises en poids lourds se préparent ? Les réponses dans les lignes qui suivent.
Une réglementation plus corsée
Au cours d’une session qui s’est tenue le 18 avril 2019 seulement, les eurodéputés se sont accordés sur de nouveaux objectifs. Il s’agit de la réduction de l’émission de CO2 des camions et des poids lourds neufs de 30 % d’ici à 2030.
Mais ces objectifs ne viennent que s’ajouter à une batterie de réformes déjà existantes. Si vous avez suivi les actualités relatives au transport de marchandises par voie routière en 2019, vous n’avez pas certainement pas manqué les reformes comme la norme Euro 6d. En réponse, de nombreux constructeurs se sont mis à jour.
De nombreux camions, comme les camions Renault trucks (les modèles T et D) sont conçus avec des taux de consommation d’énergie et de pollution considérablement réduits.
Les camions écologiques
La technologie est l’un des axes sur lesquels les évolutions sont très imprévisibles. Dans le secteur des poids lourds, la technologie s’emploie à anticiper la réglementation relative aux émissions de CO2 et optimiser la consommation énergétique de ces véhicules.
Ainsi, on se trouvera bientôt avec des « camions verts ». Il s’agit de modèles dont le niveau de pollution est réduit à l’extrême. A titre d’exemple, citons le projet d’Ian Wright, cofondateur de la société de fabrication de véhicules électrique Tesla.
Wright prévoit intégrer à ses camions, une turbine similaire à celle des avions. Grâce à cette turbine qui produira suffisamment d’électricité, non seulement le moteur du poids lourd gagnera en autonomie, mais le camion polluera 10 fois moins que les modèles actuels.
La seule difficulté du moment réside dans le fait que ces modèles de camions sont plutôt adaptés aux courtes distances ponctuées des fréquents arrêts. Ils ne peuvent pas encore effectuer de longs trajets. Toutefois, les travaux continuent pour mettre au point des camions avec des moteurs hybrides.
Les camions solaires
Les modèles solaires vont sans doute être adoptés d’ici à quelques années. Il s’agit de camions équipés, sur leur toit, de panneaux solaires. Ces panneaux récupèrent la lumière naturelle, la chaleur libérée par les freinages et les gaz d’échappement pour produire de l’énergie qui est ensuite utilisée pour propulser le camion.
Ces types de camions seront certainement doté d’une motorisation hybride. De même, il faudra qu’ils soient construits avec des matériaux plus ou moins légers.
L’objectif final est d’amener l’efficacité énergétique de ces camions à 115 %. Cela devrait être une réalité d’ici à 2025.
Le camion transparent
C’est à Samsung que l’on doit cette initiative que l’entreprise a baptisé le « Safety Truck ». Il s’agit d’un modèle dont la face avant est équipée d’une caméra qui filme la circulation et la retransmet en direct sur la face arrière du véhicule.
L’objectif est de permettre aux autres véhicules qui roulent derrière le camion de voir ce qui se passe devant. Le projet permettra ainsi de réduire le nombre d’accidents causés par les tentatives de dépassements qui, souvent, se soldent dans des télescopages mortels.
Les camions autonomes
Ce sont des modèles de camions qui fonctionnent sur un mode de conduite baptisé le platooning. Cela consiste à créer un convoi de poids lourds, le premier camion étant dirigé par un conducteur. En dehors de ce premier camion, tous les autres sont connectés au premier camion par un système télématique. Ils roulent donc sans chauffeur.
La difficulté avec ce projet réside dans la réglementation actuelle. En effet, la législation européenne actuelle postule que tout véhicule en mouvement sur le réseau routier doit être contrôlé par un conducteur. Il est vrai qu’au pays de l’oncle Sam, des tests ont déjà été effectués, notamment avec le Google Car. Le souhait des constructeurs en Europe, c’est que les commissions européennes fassent finalement pencher la loi en faveur de cette évolution du transport routier.
Quoi qu’il en soit, l’avenir promet beaucoup de surprises pour le transport de marchandises en poids lourds.