Comment réduire le taux d’émission de CO2 des poids-lourds grâce au dispositif FRET21 ?
L’État, à travers le dispositif FRET21 mis en place en mai 2015, souhaite diminuer la pollution atmosphérique. Ce programme a pour but d’encourager les entreprises qui agissent en tant que donneurs d’ordres auprès des sociétés de transport et de logistique à prendre davantage en compte l’impact des déplacements dans une optique de développement durable.
Concrètement, chaque acteur paraphe volontairement le texte FRET21 de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) dans lequel est précisé un objectif de baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES). L’entreprise s’engage à déployer des dispositifs pour atteindre ces objectifs. En 2020, un millier d’entreprises pourraient prendre part à ce dispositif et ainsi éviter que 0,4 million de tonnes de CO2 soient dégagées. L’objectif du programme FRET21, dans le cadre des émissions de GES liées aux transports, est de redescendre à celles qui étaient dégagées en 1990. Le but est de diminuer de 20 % les émissions de C02 du secteur des transports par rapport à l’année 2005.
Optimiser le taux de chargement
L’entreprise qui s’engage dans le dispositif FRET21 peut déployer plusieurs types d’actions, dans des domaines différents. On dénombre quatre leviers pour réduire les émissions de CO2. D’abord le taux de chargement, il est par exemple possible d’agir sur les charges palettisées en utilisant une « slip sheet ». Il s’agit de feuilles intercalaires fines, en carton kraft épais. Ces feuilles permettent de remplacer l’usage de palettes en bois classiques. Pour alléger le poids des charges, on peut également supprimer la palette intercalaire ou bien en mettre une en carton. D’autre part, il est important de remplir de manière complète le camion. S’il l’est à moitié, cela oblige à faire à nouveau d’autres livraisons plus tard. Il est essentiel d’optimiser les trajets et d’éviter le plus possible les trajets à vide. On peut aussi mutualiser les espaces d’approvisionnement, en partageant par exemple un entrepôt avec une autre entreprise.
Privilégier les énergies alternatives
Le deuxième levier concerne les distances parcourues. Optimiser les flux permet de réduire les kilomètres parcourus par les véhicules. L’idée est de diminuer les distances et d’augmenter les coefficients de remplissage des camions. Ainsi les gaz à effet de serre seront diminués. Il est également fondamental de réfléchir à la localisation des entrepôts. Troisième levier, les moyens de transport. Il s’agit d’agir sur les types de véhicules. Il faut privilégier les camions utilisant des énergies alternatives. Par exemple, ces dernières années les véhicules fonctionnant grâce à des moteurs à hydrogène et des moteurs électriques se sont multipliés. Ces camions permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les transporteurs peuvent aussi utiliser des remorques allégées. Il est également important d’assurer la meilleure maintenance possible pour les véhicules et de renouveler régulièrement les équipements comme les feux ou les essuie-glaces. Il existe plusieurs modèles comme les essuie-glaces Valeo. Utiliser le rail est aussi une option intéressante en matière de transport durable, tout comme le transport fluvial. Enfin, le 4ème axe concerne les achats responsables. Les transporteurs ne doivent pas hésiter à travailler avec des prestataires qui sont déjà réceptifs aux sujets de développement durable. Par exemple, en établissant des relations commerciales de manière privilégiée avec les transporteurs qui ont signé la charte « Objectif CO2 ».
Des outils d’évaluation à disposition des entreprises de transport
Les sociétés qui participent à ce dispositif s’engagent sur trois années. Une évaluation donne la possibilité chaque année de se rendre compte du respect des engagements par la société, et d’adapter le dispositif et ses objectifs. Les sociétés peuvent utiliser différents outils pour évaluer et assurer un suivi de leurs émissions de CO2. Les entreprises peuvent utiliser une série de fiches actions, mais aussi un outil de suivi qui donne le total des économies de gaz à effet de serre liées aux multiples actions réalisées. Enfin, une calculette est également disponible. L’Ademe estime que les initiatives déployées par les entreprises devraient représenter en moyenne une baisse d’environ 10 % des émissions de CO2.