Augmenter son indemnisation grâce à un expert sinistre
Face aux nombreux mécontentements des clients des compagnies d’assurance, certains métiers ont le vent en poupe. C’est le cas de l’expert sinistre. Véritable allié de l’assuré (particulier et professionnel), son rôle est d’assister le sinistré ou le défendre face à son assureur. Parcourons ensemble les spécificités de l’expertise sinistre pratiquée par ce « pro de l’assurance ».
Quel est la différence entre expert sinistre et expert d’assurance ?
Tout d’abord, comprenez que l’expert sinistre et l’expert d’assurance sont 2 types d’experts différents aux objectifs distincts : le premier défendant les droits du sinistré, le second faisant valoir les intérêts de la compagnie d’assurance.
L’expert sinistre a cependant différentes appellations d’un pays à un autre :
- En Belgique : contre-expert, expert privé ou expert-incendie
- En France : expert d’assuré, expert indépendant ou expert-après-sinistre
Ce professionnel des assurances est compétent dans le cadre d’un sinistre IARD (« Incendie, Accidents et Risques Divers »). Pour faire simple, afin qu’une expertise se déroule de manière contradictoire et amiable, chacune des parties interagira via son représentant : d’un côté, la compagnie d’assurance qui mandatera son propre expert, l’expert de compagnie, de l’autre, l’assuré qui sera représenté par son expert privé, l’expert sinistre.
La différence majeure est donc le donneur d’ordre : l’assureur d’une part, le sinistré d’autre part. Sachez qu’un expert après sinistre de qualité essaye toujours de collaborer en bonne intelligence avec l’expert-compagnie. L’affrontement est inutile lorsque chaque entité vise une expertise neutre appliquant à la lettre les conditions générales des contrats souscrits. La bonne entente est primordiale pour un processus d’indemnisation rapide et efficace. Le contre-expert abordera donc sa mission avec l’optique d’être complémentaire à l’expert d’assurance, et non adversaire.
Malheureusement, il arrive que les tractations se corsent en l’absence de transparence, de bonne foi ou de neutralité dans l’évaluation des sinistres. L’expertise « main dans la main » se transforme alors en une contre-expertise qui s’articulera autour de la contestation des décisions.
Quelle est la fonction d’un expert sinistre ?
L’expert sinistre est là pour préparer une réclamation et la défendre. Lorsque les compagnies d’assurances mandatent un expert, il est de la responsabilité des sinistrés de chiffrer leurs préjudices et de monter leur dossier d’indemnisation.
La fonction de l’expert de l’assuré est de :
- Conseiller le sinistré et le rassurer dans le processus à venir
- Faire un état des lieux de toutes les pertes & dommages engendrés
- Retranscrire cet état de perte dans un dossier qui sera présenté à l’expert de la compagnie d’assurance
- Opérer à la négociation finale pour valider, d’un commun accord, le montant de l’indemnisation
- Officialiser l’accord par un procès-verbal
- Suivre le paiement des indemnités jusqu’à la clôture du dossier.
Son rôle est aussi d’accompagner le sinistré dans un moment dramatique. L’aspect émotionnel de sa mission n’est pas négligeable pour offrir une prise en charge individualisée.
Enfin, selon le cabinet d’expertise choisi, l’expert sinistre pourra également intervenir dans la phase de reconstruction en aidant l’assuré à trouver les bonnes entreprises. Pour réaliser les remises en état et les travaux, il est par exemple utile de vérifier que les artisans engagés soient expérimentés et bien assurés.
Existent-ils différents types d’experts ?
Oui et non ! Il n’y a pas différentes typologies d’experts à proprement parler. En revanche, il existe de nombreuses spécialisations selon le secteur d’activité (expert malfaçons, expert vice caché, expert en recherche de fuite, expert stabilité, expert piscine, expert joaillerie, expert d’art, expert agricole, expert en perte d’exploitation industrielle,…). Il est courant que l’expert sinistre sous-traite certaines actions avec ces experts spécialisés lorsque des avis et des rapports complémentaires sont nécessaires à la réussite de la mission.
Quels sont les tarifs d’une expertise sinistre privée ?
L’expert de l’assureur est payé par la compagnie d’assurance : logique vous me direz. De son côté, l’expert sinistre est rémunéré par l’assuré. Toutefois, de plus en plus de contrats d’assurance prévoient la prise en charge (totale ou partielle) de ses honoraires. Selon le contrat souscrit, et ses options, il arrive souvent que le sinistré ne débourse pas un seul euro en fin de contre-expertise.
La rémunération de l’expert sinistre est souvent un forfait lié à un pourcentage de l’indemnité négociée (exemple : forfait de 850 euros + 5 % des 10 000 euros obtenus, soit une facture finale de 1 350 euros). Il est important de choisir un bureau de contre-expertise aux modalités de facturation claires et transparentes afin de ne pas se retrouver avec une facture exorbitante voire équivalente aux indemnités reçues.
Conseil : afin d’être épaulé avec la conscience tranquille, il est incontournable de signer un contrat ou une délégation d’honoraires présentant le mode de tarification et les conditions générales de vente.
Contester une décision d’assurance via l’expert sinistre
Les requêtes « contester la décision d’assurance », « litige assureur », « désaccord compagnie d’assurance » ou encore « refuser proposition indemnisation sinistre », explosent sur les moteurs de recherche. Et oui, toutes les démarches d’indemnisation n’ont pas forcément une issue favorable.
Même s’il n’est pas appelé dès les premières heures du sinistre, un expert sinistre peut toujours venir en aide à un sinistré pour une contestation d’expertise. Il se transforme alors en contre-expert. Il reprendra chaque pièce du dossier pour reconsidérer les postes à indemniser et ré-ouvrir les négociations.
Néanmoins, plus la prise en charge arrivera dès le début, plus la situation de litige sera évitée. Les contestations de l’assureur seront rares si l’expert sinistre réalise les premières estimations. Son expertise fera foi et les points de désaccord seront limités. Bien entendu, l’expert privé devra expertiser avec justesse et neutralité en se référant aux clauses du contrat signé et, surtout, en évaluant en correspondance avec les prix et indices du marché. Une expertise sinistre bien menée c’est un risque de contentieux minimisé.