A quoi sert la convention collective de la coiffure ?
La convention collective est le résultat d’un accord conclu entre les différents représentants syndicaux et patronaux d’un secteur économique particulier. Elle vise à compléter le Code du Travail et en adapter les directives aux conditions d’exercice de la profession. Lorsqu’elle est dite étendue, elle fait force de loi dans le secteur concerné et doit donc être obligatoirement appliquée par toutes les entreprises relevant de ce domaine d’activité.
Les métiers de la coiffure présentent de nombreuses spécificités. Ce secteur, le deuxième plus important de l’artisanat français en nombre d’entreprises, s’est doté en 2006 d’une convention collective spécifique pour permettre aux salariés de bénéficier de conditions de travail plus adaptées aux réalités de leur métier. Les paramètres modifiés par cet accord sont nombreux et touchent divers aspects du métier. De la formation à la rémunération en passant par les congés, la convention collective a largement modifié les droits des employés. Retour sur la convention collective de la coiffure.
De l’intérêt des conventions collectives
La convention collective est un acquis social important pour les salariés. En modifiant et en adaptant le Code du Travail aux réalités d’une profession, elle permet d’améliorer les conditions d’emploi des collaborateurs. Elle a le pouvoir légal de mettre en place des dispositions de conduite, de fonctionnement, techniques ou administratives spécifiques qui ne sont pas prévues par la législation. Son objectif principal est donc de favoriser la conciliation entre droit du travail et droit au travail.
S’il existe une convention collective étendue dans le secteur de son activité, l’employeur est tenu de la mettre à disposition de ses employés et d’en appliquer les directives sous peine d’amendes. L’affichage, la mise à jour et la diffusion des conventions collectives est obligatoire dans toute société qui relève de ses statuts et ce quelque soit la taille de l’entreprise. Toujours en faveur du salarié, celui-ci doit s’informer régulièrement pour être sûr de bénéficier de ses droits et avertir les services de contrôle en cas de violation des conventions.
La convention collective de la coiffure, rémunération et temps de travail
La coiffure s’est doté d’une convention collective en 2006, accessible à tous sur ce site. Cette profession à part nécessitait de nombreux aménagements pour améliorer les conditions de travail des employés qui souffraient d’un manque de cadre précis et d’une inadéquation avec le Code du Travail. Ainsi, une grille de salaires indexée sur l’expérience, les qualifications et les compétences du salarié, a été produite. Elle garantit un revenu minimal brut à chaque salarié en fonction de son groupe de rémunération.
Les coiffeurs et coiffeuses bénéficient également de 3 jours fériés chômés sans baisse de leur rémunération mensuelle. Sur le restant des jours fériés, ils ne pourront travailler que 4 jours au maximum sauf en cas d’accord écrit du salarié. Si l’employeur demande à ses collaborateurs de travailler pendant les jours fériés, il pourra soit compenser par des congés ou une rémunération supplémentaire.
Conditions particulières à l’exercice du métier
Pour les femmes, les conditions du congé maternité ne diffèrent pas de ceux édictés par le Code du Travail mais elles bénéficient d’une demi-heure de repos supplémentaire par jour lorsqu’elles sont en situation de grossesse déclarée et constatée. Les arrêts maladie sont soumis aux règles édictées par le Code du Travail mais seuls les employés justifiant d’un an d’ancienneté pourront prétendre à une indemnisation.
Les préavis liés au licenciement et à la démission sont également fixés par la convention collective et s’indexent sur l’ancienneté et le poste occupé par le salarié en question. Enfin, la convention collective de la coiffure institue plusieurs dispositifs particuliers pour tous les coiffeurs en phase d’apprentissage. Les rémunérations notamment sont majorées pour les apprentis en cours de formation de niveau V.